Selon
le quotidien français Le Monde, le président chinois Hu Jintao,
qui a achevé sa quatrième tournée africaine le 16 février,
a snobé la République démocratique du Congo (RDC), pays
qui a pourtant permis à la Chine de s'adjuger le plus grand contrat minier
d'Afrique. D'une valeur de 9 milliards de dollars US (7 milliards d'euros) ce
contrat a du mal à se concrétiser au point de devenir un véritable
casse-tête pour la RDC.
Fondé sur le principe du "gagnant-gagnant", l'accord de troc
"mines contre infrastructures" prévoit la construction de plus
de 5 000 kilomètres de route et autant de voies de chemins de fer, d'une
trentaine d'hôpitaux, d'une centaine de centres de santé et de
quatre universités.
En contrepartie, la RDC, qui possède 10 % des réserves mondiales
de cuivre, devra accorder à la Chine l'exploitation de 10 millions de
tonnes d'hétérogénite (un mélange de cuivre et de
cobalt) et d'or. Si Pékin a déjà débloqué
près de 3 milliards de dollars, la RDC, coincée entre les appels
à la prudence des Occidentaux et les prétentions chinoises, a
du mal à remplir son contrat. Jusque-là, la Chine n'a pas encore
exploité un seul gramme de minerai dans le cadre de ce partenariat. Selon
des analystes congolais, la chute du cours des minerais y serait pour beaucoup.
Le prix du cuivre était estimé à environ 8 500 dollars
la tonne lors de la signature des accords ; il évolue à présent
autour de 3 500 dollars, chute qui perturbe les calculs des deux parties.
La RDC est entrée en récession au second semestre 2008. Elle
devra s'endetter pour faire face à la crise. Mais où trouver les
fonds nécessaires sans se heurter aux exigences budgétaires du
Fond monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale ? Le FMI
a exprimé ses craintes d'un alourdissement de la dette extérieure
de la RDC qui s'élève à 11,5 milliards de dollars. Il reproche
à la Chine de ne pas conditionner son aide à la mise en place
d'une meilleure gouvernance et souligne des "risques de corruption et de
non-transparence". Le FMI a demandé une révision de ce contrat.
Les autorités congolaises ne l'entendent pas de cette oreille. "La
Banque mondiale est un conseiller de la RDC. Elle nous a fait une proposition,
mais c'est à nous de décider. Le contrat chinois demeure tel quel",
a affirmé au Monde, le vice-ministre congolais des mines, Victor Kasongo
Omari. Le protocole d'accord légalisant ce contrat a été
adopté au Parlement congolais en 2008 sans les députés
de l'opposition. Minoritaires, ceux-ci ont boycotté la session, dénonçant
"un nouveau contrat léonin". "Nous avons rejeté
ce contrat. La RDC n'y gagne rien", explique Albert Mpeti, député
du Mouvement pour la libération du Congo (MLC), principal parti d'opposition.
Car les firmes chinoises, exonérées d'impôts, ne contribueront
pas au budget de l'Etat avant trente ans. La totalité de l'exploitation
minière servira d'abord à rembourser les travaux d'infrastructures
(6,5 milliards de dollars) et les bénéfices ne seront partagés
qu'à très long terme sur la base de deux tiers pour les Chinois
et d'un tiers pour les Congolais.
Étonnée de voir le pays "envahi" par les Chinois, la
population n'a qu'une idée confuse de ce contrat. "On voit des Chinois
partout, mais ils ne font rien. Pire, ils commencent à prendre nos petits
boulots ; ils vendent des beignets au lieu de construire des routes. C'est ça
les cinq chantiers ?", s'indigne Théthé Gbagbala, une habitante
de Kinshasa, faisant allusion au programme du président Kabila baptisé
"cinq chantiers (Infrastructures, Eau-Electricité, Emploi, logement,
Education-santé)".
La révision du contrat sera difficile à obtenir par le gouvernement
de Kinshasa, écartelé entre la crainte d'une sanction électorale
en 2011, la demande de la Chine d'exécuter ses engagements et les appels
à la prudence du FMI.
le quotidien français Le Monde, le président chinois Hu Jintao,
qui a achevé sa quatrième tournée africaine le 16 février,
a snobé la République démocratique du Congo (RDC), pays
qui a pourtant permis à la Chine de s'adjuger le plus grand contrat minier
d'Afrique. D'une valeur de 9 milliards de dollars US (7 milliards d'euros) ce
contrat a du mal à se concrétiser au point de devenir un véritable
casse-tête pour la RDC.
Fondé sur le principe du "gagnant-gagnant", l'accord de troc
"mines contre infrastructures" prévoit la construction de plus
de 5 000 kilomètres de route et autant de voies de chemins de fer, d'une
trentaine d'hôpitaux, d'une centaine de centres de santé et de
quatre universités.
En contrepartie, la RDC, qui possède 10 % des réserves mondiales
de cuivre, devra accorder à la Chine l'exploitation de 10 millions de
tonnes d'hétérogénite (un mélange de cuivre et de
cobalt) et d'or. Si Pékin a déjà débloqué
près de 3 milliards de dollars, la RDC, coincée entre les appels
à la prudence des Occidentaux et les prétentions chinoises, a
du mal à remplir son contrat. Jusque-là, la Chine n'a pas encore
exploité un seul gramme de minerai dans le cadre de ce partenariat. Selon
des analystes congolais, la chute du cours des minerais y serait pour beaucoup.
Le prix du cuivre était estimé à environ 8 500 dollars
la tonne lors de la signature des accords ; il évolue à présent
autour de 3 500 dollars, chute qui perturbe les calculs des deux parties.
La RDC est entrée en récession au second semestre 2008. Elle
devra s'endetter pour faire face à la crise. Mais où trouver les
fonds nécessaires sans se heurter aux exigences budgétaires du
Fond monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale ? Le FMI
a exprimé ses craintes d'un alourdissement de la dette extérieure
de la RDC qui s'élève à 11,5 milliards de dollars. Il reproche
à la Chine de ne pas conditionner son aide à la mise en place
d'une meilleure gouvernance et souligne des "risques de corruption et de
non-transparence". Le FMI a demandé une révision de ce contrat.
Les autorités congolaises ne l'entendent pas de cette oreille. "La
Banque mondiale est un conseiller de la RDC. Elle nous a fait une proposition,
mais c'est à nous de décider. Le contrat chinois demeure tel quel",
a affirmé au Monde, le vice-ministre congolais des mines, Victor Kasongo
Omari. Le protocole d'accord légalisant ce contrat a été
adopté au Parlement congolais en 2008 sans les députés
de l'opposition. Minoritaires, ceux-ci ont boycotté la session, dénonçant
"un nouveau contrat léonin". "Nous avons rejeté
ce contrat. La RDC n'y gagne rien", explique Albert Mpeti, député
du Mouvement pour la libération du Congo (MLC), principal parti d'opposition.
Car les firmes chinoises, exonérées d'impôts, ne contribueront
pas au budget de l'Etat avant trente ans. La totalité de l'exploitation
minière servira d'abord à rembourser les travaux d'infrastructures
(6,5 milliards de dollars) et les bénéfices ne seront partagés
qu'à très long terme sur la base de deux tiers pour les Chinois
et d'un tiers pour les Congolais.
Étonnée de voir le pays "envahi" par les Chinois, la
population n'a qu'une idée confuse de ce contrat. "On voit des Chinois
partout, mais ils ne font rien. Pire, ils commencent à prendre nos petits
boulots ; ils vendent des beignets au lieu de construire des routes. C'est ça
les cinq chantiers ?", s'indigne Théthé Gbagbala, une habitante
de Kinshasa, faisant allusion au programme du président Kabila baptisé
"cinq chantiers (Infrastructures, Eau-Electricité, Emploi, logement,
Education-santé)".
La révision du contrat sera difficile à obtenir par le gouvernement
de Kinshasa, écartelé entre la crainte d'une sanction électorale
en 2011, la demande de la Chine d'exécuter ses engagements et les appels
à la prudence du FMI.
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