Le projet de construire un pont route-rail sur le fleuve Congo reliant Kinshasa
à Brazzaville ravive une controverse autour de cette initiative de longue
date en République démocratique du Congo (RDC).
La semaine dernière, le secrétaire général de
la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC),
Sylvain Ngoma, a présenté à Kinshasa au Premier ministre
de la RDC, Adolphe Muzito, l'offre de la Banque africaine de développement
(BAD) pour la construction d'un tel point.
"La BAD est disposée à débloquer 230 millions de
dollars pour les études de pré-faisabilité et de faisabilité
pour la construction rapide du pont sur le fleuve Congo" qui devrait relier
les deux capitales les plus rapprochées du monde, a déclaré
le week-end Sylvain Ngoma, ancien Premier ministre de la République du
Congo.
Ce projet, initialement conçu en 1991, n'a pas été mis
en oeuvre faute de financement et de solutions aux différents problèmes
internes des deux Congo.
Il a été ensuite inscrit dans le cadre de l'intégration
régionale prônée par le Nouveau Partenariat pour le Développement
de l'Afrique (NEPAD), adopté en 2001 à Lusaka (Zambie) pour promouvoir
le développement et les investissements sur le continent africain.
Selon les experts du NEPAD, l'insuffisance des échanges commerciaux
inter-africains est une des causes majeures de la paupérisation de l'Afrique.
Et ils préconisent que les Etats africains se doivent d'échanger
plus avec leurs voisins au niveau régional sous l'égide de l'Union
africaine (UA).
Pour la CEEAC, la construction du pont route-rail reliant Kinshasa à
Brazzaville sur le fleuve Congo est une opportunité "non négligeable"
pour la RDC.
Mais à Kinshasa, on ne juge pas prioritaire ce projet qui date de près
d'une dizaine d'années.
La construction de ce pont route-rail "ne peut être possible qu'après
des études de son impact sur les ports congolais de Matadi et Boma",
a indiqué le ministre congolais du Plan, Olivier Kamitatu Etsou.
Ces deux ports, situés dans la province du Bas-Congo représentant
60 % des recettes douanières de la RDC, très loin devant les postes
douaniers de Kasumbalesa au Katanga, et de Kasindi et Bunagana dans la province
du Nord-Kivu.
Or, a souligné M. Etsou, la construction du pont route-rail Kinshasa-Brazzaville
équivaut à la suppression de ces deux grands ports congolais,
à la disparition de l'Office de gestion du fret maritime (OGEFREM), de
l'Office congolais de contrôle (OCC), à la diminution de l'activité
de l'Office national de transport (ONATRA), de trois entreprises de l'Etat congolais,
mais aussi de nombreuses agences en douanes.
Cela signifie la disparition de 60% des recettes douanières pour l'Etat
congolais et la diminution de l'activité économique sur l'ensemble
de la province du Bas-Congo, estiment des analystes congolais.
Les mêmes soucis sont surtout très remarqués parmi les
populations du Bas-Congo qui crient à leur asphyxie qu'occasionnerait
la construction d'un tel pont au détriment du développement économique
de la province.
Selon Léon Kiadi, professeur d'université et expert en économie,
le rebondissement de ce projet participe à la réalisation des
plans de voir la RDC partager ses richesses avec les pays voisins, sans tenir
compte du développement du pays ni du bien-être de ses populations.
Si la BAD veut réellement aider la RDC dans son développement,
elle doit plutôt financer la construction du port en eau profonde à
Banana et non le pont entre Kinshasa et Brazzaville, a commenté le professeur
Kiadi.
A ses yeux, un tel projet "deviendrait une source de conflits entre,
d'une part, la RDC et son voisin d'en face et, d'autre part, entre la RDC et
la CEEAC"
à Brazzaville ravive une controverse autour de cette initiative de longue
date en République démocratique du Congo (RDC).
La semaine dernière, le secrétaire général de
la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC),
Sylvain Ngoma, a présenté à Kinshasa au Premier ministre
de la RDC, Adolphe Muzito, l'offre de la Banque africaine de développement
(BAD) pour la construction d'un tel point.
"La BAD est disposée à débloquer 230 millions de
dollars pour les études de pré-faisabilité et de faisabilité
pour la construction rapide du pont sur le fleuve Congo" qui devrait relier
les deux capitales les plus rapprochées du monde, a déclaré
le week-end Sylvain Ngoma, ancien Premier ministre de la République du
Congo.
Ce projet, initialement conçu en 1991, n'a pas été mis
en oeuvre faute de financement et de solutions aux différents problèmes
internes des deux Congo.
Il a été ensuite inscrit dans le cadre de l'intégration
régionale prônée par le Nouveau Partenariat pour le Développement
de l'Afrique (NEPAD), adopté en 2001 à Lusaka (Zambie) pour promouvoir
le développement et les investissements sur le continent africain.
Selon les experts du NEPAD, l'insuffisance des échanges commerciaux
inter-africains est une des causes majeures de la paupérisation de l'Afrique.
Et ils préconisent que les Etats africains se doivent d'échanger
plus avec leurs voisins au niveau régional sous l'égide de l'Union
africaine (UA).
Pour la CEEAC, la construction du pont route-rail reliant Kinshasa à
Brazzaville sur le fleuve Congo est une opportunité "non négligeable"
pour la RDC.
Mais à Kinshasa, on ne juge pas prioritaire ce projet qui date de près
d'une dizaine d'années.
La construction de ce pont route-rail "ne peut être possible qu'après
des études de son impact sur les ports congolais de Matadi et Boma",
a indiqué le ministre congolais du Plan, Olivier Kamitatu Etsou.
Ces deux ports, situés dans la province du Bas-Congo représentant
60 % des recettes douanières de la RDC, très loin devant les postes
douaniers de Kasumbalesa au Katanga, et de Kasindi et Bunagana dans la province
du Nord-Kivu.
Or, a souligné M. Etsou, la construction du pont route-rail Kinshasa-Brazzaville
équivaut à la suppression de ces deux grands ports congolais,
à la disparition de l'Office de gestion du fret maritime (OGEFREM), de
l'Office congolais de contrôle (OCC), à la diminution de l'activité
de l'Office national de transport (ONATRA), de trois entreprises de l'Etat congolais,
mais aussi de nombreuses agences en douanes.
Cela signifie la disparition de 60% des recettes douanières pour l'Etat
congolais et la diminution de l'activité économique sur l'ensemble
de la province du Bas-Congo, estiment des analystes congolais.
Les mêmes soucis sont surtout très remarqués parmi les
populations du Bas-Congo qui crient à leur asphyxie qu'occasionnerait
la construction d'un tel pont au détriment du développement économique
de la province.
Selon Léon Kiadi, professeur d'université et expert en économie,
le rebondissement de ce projet participe à la réalisation des
plans de voir la RDC partager ses richesses avec les pays voisins, sans tenir
compte du développement du pays ni du bien-être de ses populations.
Si la BAD veut réellement aider la RDC dans son développement,
elle doit plutôt financer la construction du port en eau profonde à
Banana et non le pont entre Kinshasa et Brazzaville, a commenté le professeur
Kiadi.
A ses yeux, un tel projet "deviendrait une source de conflits entre,
d'une part, la RDC et son voisin d'en face et, d'autre part, entre la RDC et
la CEEAC"
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