Les contrats chinois menacent toujours l'aide du FMI à la RDC

Le
Fonds monétaire international (FMI) est sur le point de conclure un accord
estimé a plusieurs milliards avec la République démocratique
du Congo dans le cadre de l'allégement de la dette et de son assistance
au Congo. Mais l'accord dépend de la révision de l'accord d'échange
" minerais contre infrastructures " de $ 9 milliards avec les chinois.


L'accord, signé l'an dernier, donne des droits d'exploitation à
des sociétés chinoises sur des réserves de cuivre et de cobalt
dans l'une des plus riches zones minières au monde - mais qui est aussi
parmi les pays les moins stables et l'un des Etats le plus pauvres. En échange,
les chinois doivent construire des routes, des chemins de fer, des écoles
et des hôpitaux.
L'accord d'échange de minerais contre les infrastructures est le plus ambitieux
accord que la Chine ait pu obtenir depuis le lancement de sa politique fulgurante
de relations avec l'Afrique pour contester la domination des ex-puissances coloniales
européennes dans le domaine du commerce, du développement et de
l'influence politique sur le continent.

Le gouvernement congolais espère que le projet permettra au pays de transformer
sa richesse minière en développement tangible. Mais les termes de
l'accord, convenu lors de la montée en flèche des prix du cuivre,
sont devenus les principaux obstacles à un nouvel afflux de l'aide occidentale.

Depuis que le paysage économique été bouleversé par
une forte baisse de revenus, de nombreux pays africains, également touchés
[par la crise], sont maintenant à la recherche d'un supplément d'aide
budgétaires auprès de donateurs étrangers. Ainsi, face à
la baisse du prix du cuivre et d'autres minerais, le gouvernement de Kinshasa
est désormais incapable de financer même les fonctions basiques de
l'État.
La directrice du Département Afrique du FMI, Mme Antoinette Sayeh, a déclaré
que les discussions avec les Congolais sur l'initiative PPTE (Ndlr, initiative
qui vise à assister les pays les plus pauvres du monde en rendant leurs
dettes internationales " soutenables ") sont presque terminées
et l'initiative PPTE pouvait être approuvée par le conseil d'administration
du FMI dès Juillet.

Le Congo verrait alors sa dette extérieure effacer de $ 11 milliards, et
serait, par la suite, en mesure d'accéder à plusieurs milliards
de dollars en frais d'aide au développement. "Nous avons traité
la plupart des questions techniques et politiques... reste maintenant à
mettre exergue la question des emprunts chinois, a déclaré au Financial
Times l'ancienne ministre des Finances du Libéria.

Les créanciers du Club de Paris sont réticents à effacer
la dette historique contractée au cours du règne kleptocratique
de l'ancien dictateur Mobutu Sese Seko pour uniquement permettre aux Congolais
d'accéder à de nouveau crédit grâce à la Chine
et ses contrats commerciaux.
Avant d'aller de l'avant avec le programme, le FMI insiste pour que les Chinois
soient prêts à faire des concessions ; c'est-à-dire: que la
garantie de l'État soit supprimée et qu'une étude soit effectuée
pour démontrer si les réserves minières assorties au contrat
couvrent bel et bien le coût des infrastructures.
"Le désaccord, est qu'à l'état actuel c'est un mauvais
accord pour les Congolais. Mais vous pouvez aussi comprendre les Chinois. Ils
se disent que vous autres [les bailleurs de fonds occidentaux] vous avez été
ici pendant 50 ans et il y a eu peu de résultats. Il n'y a même pas
une route reliant Kinshasa... à Goma", a déclaré un
haut fonctionnaire africain.
D'autre part, des puissants lobbies dans le cabinet du Président Joseph
Kabila - qui ont prospéré grâce à l'exploitation minière
au cours des années trouble de guerre civile - sont également réticents
à toutes tentatives de modification du contrat.
Par William Wallis à Dakar
The Financial Times
Source: http://www.ft.com/cms/s/0/774dc6e4-40e7-11de-8f18-00144feabdc0.html
Traduit de l'anglais par Kd

Cette partie est essentielle pour comprendre dans quel cadre ou esprit a été signé ces contrats, lisez tres bien et faites vos commentaires.

"Avant d'aller de l'avant avec le programme, le FMI insiste pour que les Chinois soient prêts à faire des concessions ; c'est-à-dire: que la garantie de l'État soit supprimée et qu'une étude soit effectuée pour démontrer si les réserves minières assorties au contrat couvrent bel et bien le coût des infrastructures.
"Le désaccord, est qu'à l'état actuel c'est un mauvais
accord pour les Congolais. Mais vous pouvez aussi comprendre les Chinois. Ils se disent que vous autres [les bailleurs de fonds occidentaux] vous avez été
ici pendant 50 ans et il y a eu peu de résultats. Il n'y a même pas une route reliant Kinshasa... à Goma", a déclaré un
haut fonctionnaire africain.
D'autre part, des puissants lobbies dans le cabinet du Président Joseph Kabila - qui ont prospéré grâce à l'exploitation minière au cours des années trouble de guerre civile - sont également réticents à toutes tentatives de modification du contrat."