Qui est Laurent Kunda?

Voici l´histoire de Laurent Kunda

tient cette région de la République
démocratique du Congo sous sa férule. Il a même demandé aux Congolais
de se soulever contre le régime en place à Kinshasa.
Il
est pour Joseph Kabila, le président de la Rdc ce que Laurent Désiré
Kabila était pour le maréchal Mobutu. Il est le maitre incontestable du
Nord-Kivu, une région dont le sous-sol est riche et constitue avec son
"armée" de 5 000 à 7 000 hommes, selon la Mission de l'Onu pour le
Congo, une menace pour la stabilité du régime de Kinshasa.
Et pourtant, comme beaucoup d'autres Tutsis
congolais, Laurent Nkunda a commencé sa carrière militaire dans les
rangs du Front patriotique rwandais (Fpr) ex-rébellion tutsie du Rwanda
aujourd'hui au pouvoir à Kigali.
Après deux ans au sein de l'armée rwandaise, il rejoint au Zaïre voisin la
rébellion conduite par Laurent-Désiré Kabila, le père de l'autre, qui
chasse Mobutu du pouvoir.
En 1998, alors que
Kabila père a rompu avec ses anciens alliés, Nkunda devient l'un des
commandants du Rassemblement congolais pour la démocratie (Rcd), une
rébellion soutenue par Kigali pendant le conflit régional qui secoue
l'ex-Zaïre jusqu'en 2003.
Interrogé sur ses
liens avec Kigali, Nkunda affirme avec ironie : "Mais nous sommes tous
des soldats de l'armée rwandaise, (Joseph) Kabila aussi", rappelant que
l'actuel président a été "formé dans le maquis" par James Kabarebe,
chef de l'armée rwandaise.
Après la guerre,
alors que le Rcd intègre le gouvernement de coalition à Kinshasa,
Nkunda est promu général, mais refuse de prendre son poste, dénonçant
une réforme de l'armée "fantaisiste" ne permettant pas "la
réconciliation nationale" promise.
"Je n'ai
pas choisi de faire la guerre. A l'origine, je devais être infirmier,
mais je dois répondre à l'appel des populations menacées", affirme cet
enfant du pays, né le 2 février 1967 à Murangi (Nord-Kivu).
Il
était étudiant à l'Université de Kisangani dans les années 90. Il y a
dû interrompre ses études de psychologie pour enseigner la pédagogie et
la psychologie dans un lycée du Masisi lorsque éclate la guerre civile
au Rwanda qui débouche sur le génocide des Tutsis en 1994.
Militaire et prédicateur
Avec
l'arrivée massive des Hutus dans son Kivu natal, Laurent Nkunda rejoint
les troupes du Fpr et bénéficie d'une formation militaire accélérée.
C'est
ainsi qu'il s'allie avec Kabila père pour chasser Mobutu du pouvoir. En
juin 2004 il fait trembler la République pour la première fois en
s'emparant brièvement de la capitale du Sud-Kivu, Bukavu, où il affirme
défendre ses "frères tutsis".
Déchu de
l'armée, il est visé depuis septembre 2005 par un mandat d'arrêt pour
des crimes de guerre perpétrés par ses hommes à Bukavu.
"Je
me battrai tant que les Interahmwe (extrémistes hutus rwandais) seront
ici", répète-t-il, se défendant d'œuvrer à une partition du Congo,
débouché naturel pour un Rwanda surpeuplé et pauvre en minerais.
Pasteur
évangélique à ses heures, Nkunda dirige chaque matin une prière
collective. Les dimanches, il lui arrive même de prêcher dans les
églises.
Mais le militaire ne lit pas que la
Bible. " Il dévore beaucoup d'autres ouvrages pour s'instruire, affirme
un de ses collaborateurs. Et lit souvent les Mémoires du général De
Gaulle. "
Nkunda est un homme cultivé. On le
dit polyglotte. Il parle le français, l'anglais, le kinyarwanda, le
nande, le swahili, le lingala et un peu de tshiluba.
Considéré
par certains habitants des zones où il opère comme un gage de sécurité,
Nkunda reçoit des dons en nature ou en espèces venant d'hommes
d'affaires ou d'éleveurs.
Sans compter les
taxes prélevées en son nom et des avantages tirés des ressources
minières de la région. De quoi entretenir ses troupes Souvent en
treillis, " il aime exhiber ses galons de général parce qu'il y tient
beaucoup ", souligne un proche.
Père de sept enfants, Laurent Nkunda est marié à
une femme originaire de Kisangani (province orientale), qui vit
actuellement à Gisenyi (Rwanda).